Nuit Debout à République #31mars

Pris 5-6 fois la parole en assemblées libres à Repu’ au début de la Nuit Debout, pour supprimer les monnaies, comme la subordination au coeur du code du travail ; soutenir en attendant les possibilités de Reu sans conditions et le salaire à vie, en discuter (en marge notamment que Lordon dise ce qu’il pense globalement à ce propos) ; et pour l’orga’ et les actions actuelles, que ce soit en connaissance/avec les occupations de lieux d’Etat comme ont fait les Sans papiers cette semaine ; et bien suivre l’info’ sur les possibilités de grèves posées par les syndicats de salariés. Que l’on occupe les places pas qu’une fois par semaine, en grèves de masse, sinon ça fera comme pour les retraites en 2010 ; que nos activités ne soient pas formatées au travail, pour la démission de Valls, Macron, El Khomri. Etc…

Matjules

Trahison cathodique

#31mars Les mass médias ne peuvent pas s’empêcher de cristalliser sur les leaders politiques classiques. Comme sur les violences, et le chiffre des manifestants, ou transports en activité. Le ton est décalé et pro système. Ils vivent une abstraction, incarnent l’actualité sous le nivellement programmé par le pouvoir. Ils sont la courroie utile à la fabrication progressive du consentement dans les mentalités. L’histoire qu’ils décrivent, les mots qu’ils emploient sont orientés, trahissant le réel, en participation de la domination, à inventer une mesure qu’ils n’ont pas. Ils se situent bien en marge de la société, vers les requins de l’appropriation sans cesse plus grande du vivant, cette bourgeoisie fière de « donner » du travail, alors qu’elle exploite, et supprime de sa vue sans arrêt tout ce qui la dérange : une normalisation de l’ostracisme et de la stigmatisation. La focale d’entre soi se part de vertus dans sa rhétorique et singe la neutralité avec des alibis marginaux.

Météo

Soyons honnêtes et avec bon sens. L’occupation des places par les Indignés en Espagne a justement pu se faire parce qu’il n’y pleut pas tous les quatre matins. Avec le même temps en France, cela fait longtemps que les gens s’accapareraient davantage la rue. Ce n’est pas le seul facteur. Mais vivre la lutte et la résistance est déjà assez laborieux pour en plus sur la durée, ou immédiatement finir avec une crève et bronchite parce qu’on a défilé déjà une journée. Le mouvement social doit intégrer ce facteur et être capable de proposer l’alternative simple : personne au travail, et sous le soleil tous ensemble quand il y en a. Le reste du temps, profitez de votre vie de famille, de vos proches, et lisez un peu.‪#‎ConvergenceDesLuttes‬ ‪#‎JouretNuitDebout‬ ‪#‎OnVautMieuxQueCa‬‪#‎LoiTravailNonMerci‬ ‪#‎ZadPartout‬ ‪#‎GreveGenerale‬ ‪#‎31mars‬ ‪#‎NuitDebout‬

Austérité

La dernière fois que je me suis retrouvé à deux centimètres de Valls, c’était lors d’un vernissage de Pierre Soulages dans le Marais, très mondain, avec des oeuvres toutes noires. Le premier ministre glacial et pincé, comme à son accoutumée, tout de noir vêtu. On se serait cru au milieu de la Waffen-SS, avec ses vigiles tout en noir aussi évidemment, et sur le qui-vive permanent.

Le comble

Abdou’ vient de lettres et a un master d’économie. Son père au Sénégal voulait pas qu’il fasse du foot, sans être thèseux pour autant. La famille est à 5 kilomètres de la plage au pays. Ils se baignent malgré les grosses vagues et les interdictions par sécurité. Abdou montre de temps en temps ses enfants à sa mère via internet. Aujourd’hui il bosse à Carrouf’, petit chef (comme son supérieur également diplômé). Il veut sous 10-15 ans se mettre indépendant, et prend pour des imbéciles les manifestants du 31 mars. Pour lui le système n’est pas pressé de passer ses réformes. Il obtiendra un jour ou l’autre ses mesures. Je lui précise que François Hollande, sous le revers via la Droite au Sénat vient d’abandonner le projet de déchéance de nationalité et l’Etat d’urgence dans la constitution. Donc que parfois des regressions ne passent pas. Et là, c’est comme en 1995, le pays se soulève. Si on enlève deux trois trucs qui restent aux employés, comme à Carrouf’, ce qu’il connaît, déjà que c’est quasi rien, on ne peut plus vivre. Cela devient impossible et explosif.